Yoon, issu d'une famille humble et modeste, nait dans la grande ville chinoise qu'est Hong Kong. Dès son plus jeune âge, son esprit contracta un système de fonctionnement qui avait de quoi énerver ses parents : la contradiction. Jamais d'accord, il préférait n'en faire qu'à sa tête et cela reste un fait d'actualité. Enfant difficile en somme. Il aimait trainer, grimper partout. Souvent seul. Rarement accompagné. Une petite bête solitaire. Même lorsqu'il déménagea à Séoul. Sois dit en passant, c'était un caprice de sa mère, qui désirait retourner à sa source. Plus de dialecte chinois, ni même de mandarin ou anglais. Non. Le coréen. Sa difficulté d'apprentissage mît un frein à sa sociabilité. Il ne fit plus aucun effort. Yoon s'est toujours cru au dessus de tout le monde de toute façon, et il n'était pas très apprécié en Chine. Néanmoins, son point fort et dans lequel il s'illustra rapidement : la danse, lui ouvrit des portes. Danseur de rue. Dans des lieux improbables. Son talent. Il intégra une école à cet effet, se fit remarquer, des amitiés superficielles. Beau, talentueux, il avait de quoi plaire, il est vrai. Mais il était doué à n'en pas douter. On l'appelait "le garçon sans os", il avait la faculté de se tordre dans tout les sens. Le break dance. Le poppin'. Mais il s'ouvrit aussi au contemporain et au classique. Il n'avait pas ce défaut de se fermer sur une idée, ou un style; ouvert d'esprit au contraire. Sa légèreté lui avait toujours offert rapidité et souplesse fulgurante.
Tout de même, il était heureux. Epanouie même. Chiant et égocentrique sur les bords, mais au moins il riait, et faisait le pitre.

Cependant, plus les années défilées, plus son endurance se raccourcissait pour enfin l'handicapé. Il fit une grave crise. On découvrit ainsi un souffle au cœur. Le choc. La décadence. Fini le rêve. Aurevoir école de sa vie. Even angels fall down.

Yoon fit une déprime, mais n'eut le choix de se recycler dans une autre voix. L'ambition était partie. Il n'avait plus envie d'espérer quoique se soit. Trop déçu. Amer. Ainsi, il s'orienta vers une faculté de langue, avec de l'anglais et du mandarin. C'est ce qu'il maitrisait déjà, il n'avait aucun grand effort à fournir. Il se ferma d'avantage aux autres, son cercle d'ami se restreint encore.

Ainsi, il créa rapidement son petit univers où il s'y plongea entièrement. Son attirance pour l'esthétique le poussa à prendre soin de son image. Percé, une oreille stretché, et un tatouage décorant son col, il ne lésine pas sur les moyens afin de se démarquer des autres. Body art. Il adore les vêtements, et surtout les sneakers. Il en possède une petite collection, acquit avec du temps et de la patience. Ses cheveux n'arborent jamais leur couleur naturelle, teint en roux ou même au limite du rouge. Sa différence, il en est fier depuis toujours. Et même si sa babybouille lui donne une façade adorable et attirante, les jets d'insultes qu'il crache ont de quoi réveiller un mammouth attendri. Irrespectueux. Plus agressif qu'auparavant. De ce fait, il explosa les liens avec ses parents. Ne voulait plus suivre un protocole de vie qui n'était pas le sien. Il est vrai que ses parents avaient de grand projet pour leur fiston adoré, enfant unique. Une oppression qu'il finit par ne plus supporter du tout. Ni une, ni deux, à la majorité, il plia valise pour emménager dans un minuscule studio, néanmoins suffisant pour sa personne. Un ami détenant une petite épicerie de quartier l'embaucha et c'est ainsi que Yoon s'en sorti avec les honneurs. Une indépendance totale dont il jouit pleinement en ces jours ci.

Il souffre pourtant. La maladie lui a brisé les ailes. Il tente tant bien que mal de préserver une briefe de sa passion : il donne des cours de danse le week end. Un moyen de se montrait dans ce monde qui n'est plus le sien malheureusement. Il continue de courir dans tout les sens, de mener sa vie, avec un boulet au pied certes. Yoon joue un peu de guitare de temps à autre. Il dessine aussi, beaucoup. Les belles choses, c'est ce qu'il apprécie.

Mais Yoon, reste le mec dans son coin, inaccessible, le regard vide, peu sociable, ailleurs. Mais avec ses amis, il sourit. Il s'ouvre, moins pénible, moins sur la défensive. Mais toujours avec ses pitreries, ses moqueries, il a le jugement, l'insulte facile. En parlant de ses amis : il a un critère bien particulier. La beauté, ou une spécificité. Il faut être unique en son genre pour le garçon s'intéresse un minimum. Éveiller sa curiosité.

En amour, c'est encore moins glorieux que le reste. Il ne sait pas aimer, alors il se laisse aimer. Sa partenaire mène la danse en général, et lui, il suit, sans trop s'imposer. Soumis. Paradoxe pour cette grande bouche. Toutefois, il accepte de mettre de côté sa fierté pour prendre du bon temps, se prélassait dans des bras finement parfumés. Aussi, quand il aime, il ne compte pas. Pas si connard que ça dans le fond. Ou pas.

Détails inutiles;
Yoonie préfère les plats épicés. Les pâtisseries peu sucrés malgré sa bouille enfantine. Ses forces se vident rapidement : il a toujours un quelque chose à grignoter dans sa poche, sac. Il ne supporte pas qu'on lui fasse remarquer qu'il ne fait largement pas son âge. Dans ces cas là, il est capable de vous descendre complètement. Susceptible le petit. Le sang chaud.

« C'est de la pure connerie », voilà ce qu'il pense. Yoon conçoit qu'on soit dirigé par un président, un conseille... Mais c'est pour les trucs chiants les gars. Si vous croyez qu'il acceptera qu'on mette son nez dans ses affaires privées... Mais a-t-il vraiment le choix s'il se retrouve victime ?