Je m’appelle Kwon Min Suk. Etudiant, vingt deux ans, célibataire. Et ceci est mon histoire :

Comme vous l’avez peut-être entendu, je suis né d’une famille prospère, ancrée dans la haute aristocratie coréenne. J’ai eut la chance d’avoir été élevé dans une atmosphère saine, en recevant une éducation stricte bien que tronquée par l’absence de mes parents, trop riches pour s’occuper de moi. Mais je me suis juré de ne me plaindre, sachant que je ne suis le seul ayant vécut ce genre de situation. Et que nombreux ont eut moins de chance que moi. Depuis tout petit, on n’a cessé de me comparer avec mon paternel. Il représentait ce que tout le monde aspirait à atteindre. La réussite professionnelle, personnelle, le respect des autres. Et c‘est lui qui m‘a placé, bon gré mal gré, sous le feu des projecteurs alors que je n‘étais rien; Combien de fois m’a-t-on demandé si j’avais l’ambition de prendre la succession de mon père ? Combien de fois m’a-t-on demandé comment j’allais le rendre fier ?

Dire que je regrette aujourd’hui cette existence serait hypocrite; Même si j’envie les enfants proches de leurs parents, souvent dans les familles peu aisées, je peux imaginer à quel point la vie est difficile pour eux. Car je les ais côtoyés. Soucieux de m’inculquer des valeurs qu’on ne pouvait effleurer dans la « vie d’un riche », mes parents décidèrent de m’inscrire dans une école publique où la misère flirtait avec la réussite. Mais très rapidement, je fus stigmatisé par les autres comme étant le « fils à papa ». Pas facile pour tout le monde d’accepter la venue d’un garçon, né avec une cuillère d’argent dans la bouche, qui n’avait guère besoin d’études pour réussir sa vie. Pour être franc, j’ai beaucoup souffert de cette mise à l’écart. Je rentrais seul à la fin de la journée, passant les trente minutes de route entre l’école et chez moi pour réfléchir à des excuses pour expliquer les vêtements sales ou les bleus.

Et une fois rentré, je passais mes heures à lire et à jouer tout seul. La délivrance vint durant mes dernières années de primaire, lorsque Leyla arriva dans notre école. Ironiquement, en débarquant, tous les malheurs tomba sur elle. Elle devint la cible privilégiée de ces enfants qui voulaient faire leurs chefs. C’est la première fois que j’ai joué le prince charmant sur son cheval blanc. Et depuis, avec elle, nous sommes devenu inséparables. A compté de ce jour, mon existence n’aura plus été qu’une simple et douloureuse traversée du désert en solitaire.
Toute mon adolescence peut se résumer à « écoute ton père ». Il choisissait les langues que je devais apprendre, mes orientations, dirigeait mon emploi du temps, m’ajoutait des cours particuliers le soir, me faisait courir et faire du sport le week-end. Sans jamais m’assister puisqu’il était trop occuper à voyager à gauche et à droite pour faire grandir son business. Alors, imaginez la tête qu‘il a fait quand il a apprit que je m’étais inscrit à son insu à Yonsei pour poursuivre des études littéraires alors qu’il voulait que j’aille en management.

Mon paternel l’a mal pris : A ses yeux, ça pouvait paraître comme une trahison ou une vengeance. Rétrospectivement, c’était peut-être le cas. Mais j’avais passé tellement de temps aux côtés des livres que je ne me voyais pas ma vie sans; Je me voyais encore moins assis derrière un bureau, à donner des ordres à mes secrétaires en les menaçant de les virer s’ils ne travaillaient pas bien. C’était la première fois où je me sentais vraiment « comme un riche ». Car c’était la première fois que j’ai imposé un semblant de caprice aux autres. Et bien que mon géniteur refuse aujourd’hui de me parler et de me voir ( même si sur ce point ça ne change pas beaucoup d‘avant ), je sais bien qu’il tente de me convaincre par des moyens subtils. Etrangement, je crois ne jamais avoir été aussi « proche » de lui que maintenant.

Si vous demandez à mes amis comment je suis, certains diront que je suis un garçon avec ses humeurs, souvent tête en l’air, hyper actif et un poil trop insouciant. D’autres préféreront souligner le fait que je sois volage et très cœur d’artichaut. Mais aucun ne dira que je ne suis qu’un « gosse de riche ». Je m’appelle Kwon Min Suk. Etudiant en littérature souhaitant devenir critique. Vingt deux ans, célibataire. Et ceci était mon histoire.

A vrai dire, il ne s'y est intéressé que depuis peu de temps, lorsque ses amis ont été victimes désignés par Heartless. En d'autres circonstances il aurait peut-être aimé ça, mais ce groupe d'inconnu a balancé qu'ils allaient se séparer alors qu'ils comptaient se marier. Vous connaissez la suite.Pour être franc, il en a un peu peur.